Bangladesh
Emeutes Sévissent au Bangladesh, La Capitale en Etat d’Urgence
Bangladesh dont la superficie ne dépasse guère un tiers de celle de l’Hexagone et dont les habitants vivant au-dessous du seuil de pauvreté comptent 47% de la population, est actuellement en proie à un bouleversant politique et social inouï avant ses élections législatives en janvier 2007.
De violents affrontements politiques ont éclaté le 28 octobre au Bangladesh ayant provoqué la mort d’une vingtaine de personnes et fait plus d’un millier de blessés jusqu’à ce moment. Le mandat de cinq ans du Premier ministre, Khaleda Zia, expiré, le gouvernement au pouvoir aurait donc à confier samedi les rênes à un gouvernement provisoire chargé d'organiser des élections législatives en janvier 2007.
Cependant, la violence ne venait de se déchaîner qu’à la suite de la nomination de K. M. Hasan, L'ex-président de la Cour suprême du Bangladesh, en tant que leader du gouvernement gardien, qui s'apprêtait à être assermenté avant d’enter en fonction.
La situation actuelle est donc extrêmement explosive. Hier et avant-hier, les rues de la capitale, Dacca, avaient été bousculées de nombreux incidents sanglants entre les partisans de Zia et ceux de leur principal adversaire Awami Ligue .
Malgré le déploiement de milliers de policiers et l’usage abondant de gaz lacrymogène pour rétablir la paix, la police a avoué avoir été complètement inefficace et impuissant devant cet accès de violence dont un des responsables de la force de l’ordre bangladaise pense : « les incertitudes vont persister et la tension, s’accentuer ».
Dans une déclaration faite au média national, Hasan a dit qu’il avait renoncé à assumer sa fonction dans le gouvernement par intérim comme il n’avait pas réussi à se rendre crédible devant un certain nombre de partis politiques.
Le Président du Bangladesh, Iazuddin Ahmed, après avoir vainement convoqué tous les partis politiques du pays pour discuter la crise, avant-hier, s’est déclaré, lui-même, le chef d’Etat en s’emparant de la fonction du Premier ministre, une décision qui a été aussi vivement soutenue par le parti de Khalida Zia que décrié par ses opposants qui disent que l’action du Président est foncièrement inconstitutionnelle.
L'opposition exige en outre un droit de regard sur la composition de la Commission électorale, qui supervisera le scrutin de janvier 2007, jugée trop favorable au gouvernement sortant.
Depuis hier, la capitale du pays, effectivement en état d’urgence, est restée encerclée, empêchant le public et les transports d’en sortir ou d’y rentrer librement. L’inde, le plus proche voisin du pays, en exprimant ses inquiétude sur les instabilités du Bangladesh et souhaitant que le prochain scrutin de janvier se déroule en paix, a néanmoins renforcé la vigilance aux frontières de deux pays.
27 hauts fonctionnaires du gouvernement Zia virés par le Président du Bangladesh
Le Président du Bangladesh, Iajuddin Ahmed a viré ou muté 27 hauts fonctionnaires le premier jour de sa prise de fonction en tant que chef du gouvernement par intérim afin de prouver sa neutralité vis-à-vis des adversaires du BNP, le parti dirigé par l’ancien Premier ministre, Khaleda Zia.
Le directeur général de la force de l’ordre (RAB) et le chef des intelligences policières ont été expulsés de leurs responsabilités. « Le Président s’est mis à répondre à des revendications. » a dit, mardi, un des secrétaires d’État.
Iajuddin a été assermenté le dimanche avant d’assumer sa nouvelle fonction dans le gouvernement provisoire chargé de surveiller les élections législatives de janvier 2007 dans un pays quasiment déplumé qui compte en plus 140 millions d’habitants.
Cependant, Awami Ligue, le parti opposant principal et ses alliés avaient exigé que le Président, jugé favorable au BNP, fasse preuve de sa neutralité et sa fiabilité avant le 3 novembre.
Dans son nouveau rôle, Iajuddin sera assisté par un groupe 10 conseillers choisis parmi des personnes nommées par les plus importants des partis politiques du pays. Un porte-parole du Palais présidentiel a annoncé que les listes des conseillers avaient déjà été remises au Président par ces principaux partis. « Dès qu’elle sera finalisée, les conseillers seront convoqués pour faire office. » a dit le porte-parole.
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